Action de protestation du SEV
Investir plutôt qu’épargner ! – Non à l'allègement budgétaire 2027

Le 25 avril, le SEV a remis à l’Administration fédérale des finances un bus et un train confectionnés avec des cartes de protestation. Il s’insurge ainsi contre les mesures d’économie envisagées concernant le transport régional des voyageurs. Le SEV craint que le personnel des transports publics (TP) ne doive payer les pots cassés si on économise dans ce domaine. C’est pourquoi il s’oppose à toutes les mesures d’économie dans les TP contenues dans le « programme d’allègement budgétaire 2027 ».
« Investir plutôt qu’épargner ! Plus d’argent pour les transports publics », « Des employé·es satisfait·es = un TP fort ! » et « Plus de personnel, plus de sécurité, plus de TP - pour la mobilité de demain ! ». Ces messages, qui figurent sur les cartes postales, ont été adressés au Conseil fédéral par le personnel des TP. Plusieurs centaines de membres SEV ont écrit ces cartes au cours des derniers mois. Le SEV a créé un collage en forme de bus et de train à partir de ces cartes postales.
Une délégation du SEV, composée entre autres du président SEV Matthias Hartwich, du président central VPT Gilbert D’Alessandro, de la présidente centrale LPV Hanny Weissmüller, du président central AS Peter Käppler et du président central TS Sandro Kälin, a défilé dans le centre-ville de Berne avec le bus et le train de cartes postales. Enfin, la délégation a remis les cartes postales de protestation à l’administration fédérale des finances. Le syndicat exprime ainsi sa crainte que ce soit finalement le personnel qui fasse les frais des mesures d’économie proposées dans les TP. Parallèlement, Matthias Hartwich et Gilbert D’Alessandro ont remis à Emanuela Tomasso du Département fédéral des finances un paquet contenant la réponse du SEV à la consultation sur le « programme d’allègement budgétaire 2027 ».
Contre l’allègement budgétaire 2027
Le SEV refuse fermement le programme d’allègement budgétaire 2027, car il prévoit des économies à court terme, notamment dans le trafic régional et le financement de l’infrastructure des TP, qui vont à l’encontre des objectifs climatiques et de la stratégie à long terme pour le développement des TP. Le Conseil fédéral propose d’augmenter le taux de couverture des coûts du transport régional de voyageurs (TRV) de 50 % à 52,5 %. Cet objectif doit être atteint grâce à des augmentations de tarifs et à une hausse de la fréquentation. Le SEV doute cependant de cette estimation et s’attend plutôt à une croissance des coûts dans le TRV en raison de l’extension et de l’électrification des véhicules. Les augmentations d’efficacité sont limitées, car les plus grands postes de coûts tels que les amortissements, les coûts énergétiques et les salaires ne peuvent être influencés que de manière limitée. Une augmentation des recettes par des hausses tarifaires semble irréaliste, car celles-ci vont à l’encontre de l’objectif de la politique climatique et sont impopulaires. De nombreuses entreprises de transport n’ont pas de marge de manœuvre financière, car les réserves ont été épuisées lors du Covid. La croissance de la population nécessite un développement des TP afin de maintenir la part actuelle dans la répartition modale.
Les économies réalisées sur le personnel détériorent la sécurité, car le personnel qualifié fait défaut et l’absence de personnel d’accompagnement diminue le sentiment de sécurité des passagers. Le SEV ne comprend pas non plus les coupes prévues dans le FORTA (le fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération) et le FIF (Fonds d’infrastructure ferroviaire) ni la suppression de l’encouragement des systèmes de propulsion alternatifs pour bus et bateaux et l’abandon de l’aide au transport ferroviaire transfrontalier de voyageurs (trains de nuit).
Le SEV ne peut pas se rallier à l’argumentation du Conseil fédéral évoquant des difficultés financières structurelles : la Confédération, les cantons et les communes disposent d’un capital propre de plus de 123 milliards de francs, ils ont depuis des années des comptes équilibrés, l’endettement de la Confédération est faible, le ratio d’endettement est constant et a même baissé et le frein à l’endettement entraîne déjà des économies. Sans moyens suffisants pour le développement de l’offre et de l’infrastructure, l’offre et la qualité risquent de diminuer substantiellement. On ferait face également à une augmentation des sous-effectifs et à des coûts subséquents.
Sécurité de la planificationplutôt que course aux économies
« Des programmes d’économie à court terme dans les TP sont une idée saugrenue. Ils mettent en péril la mobilité pour tous, détériorent les conditions de travail ainsi que la qualité de l’offre et nuisent au climat. Au contraire, nous avons besoin de sécurité dans la planification et d’investissements ciblés dans l’infrastructure et le personnel », affirme Matthias Hartwich. « Si la Confédération veut mettre en pratique ses objectifs en matière de politique climatique, c’est maintenant qu’il faut investir dans les TP et garantir un financement à long terme non seulement de l’infrastructure, mais aussi du TRV. Tout le reste va à l’encontre de la stratégie globale de la Confédération en matière de politique des transports et climatique, mettant en péril la mobilité dans les régions, notamment en milieu rural. »
Michael Spahr