Davantage de respect pour le personnel
Succès de la journée d’action contre la violence

Le 3 septembre, le SEV a organisé dans toute la Suisse une journée d'action placée sous le thème : « Stop violence. Davantage de respect pour le personnel ». Les agressions contre le personnel des transports publics sont en hausse. Il faut de toute urgence renforcer la protection, ainsi que le respect envers le personnel dans les bus, les trains, les bateaux et aux guichets. Dans de nombreuses villes suisses, le SEV et le personnel des transports publics a fait passer un message clair : la violence n'est pas tolérable !
Le 3 septembre, le SEV a organisé une journée d'action intitulée « Stop violence. Davantage de respect pour le personnel ». Le personnel des transports publics dans toute la Suisse a porté les badges et les bracelets contenant ce message. En plus, le SEV a été présent dans de nombreuses villes de Suisse afin de discuter avec les voyageurs et de les sensibiliser aux défis auxquels est confronté le personnel des transports publics.

En Suisse romande, le SEV a été en particulier présent à Lausanne, Genève et Fribourg (et à Neuchâtel la veille), auprès des travailleuses et travailleurs dans les bus, les trains, les bateaux et aux guichets pour les informer sur leurs droits face à ces agressions et les mesures immédiates à prendre.

Cette journée fait partie d’une campagne de sensibilisation du syndicat SEV face à cette problématique de la violence et de rappel de l’existence de l’article 59 de la loi sur le transport de voyageurs (LTV) qui prévoit qu’une agression physique ou verbale commise à l’encontre du personnel des transports publics sera poursuivie d’office par les autorités. Un travail d’uniformisation au niveau suisse est en cours pour que les entreprises annoncent systématiquement les agressions aux autorités pénales compétentes, et que celles-ci agissent selon l’article 59 LTV de la même manière dans tous les cantons.

Le SEV et l’Union des transports publics (UTP) ont écrit en commun le 28 août une lettre aux 26 ministères publics cantonaux de Suisse pour rappeler que si la violence envers le personnel des transports publics est un délit qui doit être poursuivi d’office, « en pratique, ces infractions sont traitées différemment d’un canton à l’autre. » Informer pour uniformiser les pratiques est un des objectifs du renouvellement de la signature de la Charte d’engagement pour une meilleure sécurité dans les TP dont nous commémorerons à Berne les 25 ans, le 25 novembre 2025.
Violence en hausse
Depuis 2007, les insultes, menaces et agressions physiques envers le personnel des transports publics sont des délits officiels qui sont poursuivis d'office. Depuis la pandémie de coronavirus, aussi bien les syndicats que les entreprises des transports publics ont enregistré une recrudescence des agressions. « La violence, même verbale, ne doit pas être banalisée », affirme Pablo Guarino, vice-président du SEV. Les CFF relèvent environ 10 agressions par jour, soit tout de même 3600 par année. Les statistiques ne sont par ailleurs que la partie émergée de l’iceberg, car une grande partie des agressions ne sont pas signalées. Les différents témoignages récoltés aujourd’hui sur le terrain sont unanimes pour constater une augmentation de la violence et de la gravité des agressions.

Le SEV incite l'ensemble du personnel et des usagères et usagers à signaler immédiatement toute agression et à ne pas détourner les yeux. Pablo Guarino ajoute à ce sujet : « Les personnes qui prennent le bus ou le train doivent savoir que derrière chaque uniforme, il y a un être humain. Le respect n'est pas une option, c’est une obligation ! La violence - que ce soit sous forme verbale ou physique - n'a pas sa place dans les transports publics. Les agressions laissent de graves séquelles aux personnes qui veillent jour après jour au bon fonctionnement de notre système de transports publics. »
Revendications vis-à-vis des entreprises et des milieux politiques

Un appel est lancé également aux entreprises. Il faut qu'elles annoncent systématiquement les agressions aux autorités. De plus, le personnel doit être formé sur la manière de réagir en cas de situation d'agression. Les personnes victimes d'agression ont besoin d'une prise en charge et d'un soutien psychologique. Par ailleurs, les entreprises des transports publics doivent veiller à ce qu'il y ait suffisamment de personnel pour assurer la sécurité, partout où cela est nécessaire.

Le SEV sollicite la Confédération, les cantons et les communes pour qu'ils accordent leur soutien aux transports publics et sensibilisent l'opinion publique. « Avec des mesures d'économie dans les transports publics, nous faisons fausse route - ceux qui économisent sur la sécurité du personnel mais également de la clientèle le paieront cher finalement. La sécurité n'est pas négociable », affirme Matthias Hartwich, président du SEV. Les autorités politiques doivent s'engager pour une aide aux victimes efficace et des campagnes de sensibilisation. Les cantons ont un défi majeur à relever : veiller à ce que les autorités pénales mettent en œuvre la loi qui protège les employé·es des transports publics.