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Campagne ETF

Retour à la maison en toute sécurité !

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La Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) a lancé le 8 mars dernier, lors de la journée internationale des femmes, la campagne « Get me home safely » (Ramenez-moi à la maison en toute sécurité) qui vise à sensibiliser, au vu de la violence grandissante envers les travailleuses des transports, sur la nécessité d’avoir un chemin sûr pour se rendre au travail.

Les horaires irréguliers et le travail de nuit sont très répandus dans le secteur des transports. En particulier les femmes qui y sont actives sont inquiètes pour leur sécurité sur le chemin du travail, surtout si elles travaillent le soir ou la nuit. La violence et les agressions sexuelles sont en augmentation dans toute l’Europe et le nombre de féminicides est à la hausse dans beaucoup de pays.

L’ETF et les syndicats européens des transports mettent la sécurité des trajets pour se rendre au travail au centre de leur campagne. Les revendications suivantes s’adressent aussi bien aux employeurs qu’aux autorités politiques et aux communes qui, tous, doivent assumer leurs responsabilités.

La garantie de trajets sûrs pour les pendulaires est une obligation politique : les autorités politiques doivent créer les bases légales et prévoir les moyens financiers pour un investissement dans des infrastructures et des transports publics sûrs. La convention C190 de l’OIT (Organisation internationale du travail) va dans le sens d’une suppression de la violence et du harcèlement dans le monde de travail, également « pendant les trajets entre le domicile et le lieu de travail » (Art. 3 (f)).

La possibilité de se rendre au travail en empruntant des trajets sûrs est une obligation des employeurs : pour la plupart des employeurs, le devoir de protection se termine lorsque les employé.e.s quittent leur lieu de travail. La législation européenne actuelle en matière de sécurité (Sécurité au travail et protection de la santé) ne se préoccupe pas des parcours professionnels. Au vu de la nécessité et de l’urgence de pouvoir engager plus de femmes dans ce secteur (cf. cotexte), il est dans l’intérêt de tous les employeurs de proposer des trajets sûrs à leur personnel.

Les trajets sûrs font partie des obligations des communes : les communes également ont leur part de responsabilités et doivent veiller à proposer des espaces publics sûrs pour les femmes. Les demandes des travailleuses des transports doivent être prises en considération lors de la planification des structures et des infrastructures de transports publics, des places de parc et des éclairages publics.

En vue de la grève féministe du 14 juin, la commission des femmes du SEV s’est penchée sur ces thèmes et exige plus de sécurité pour les tours du soir et de nuit, afin de répondre en particulier aux besoins spécifiques des femmes (cf. Journal SEV N°2).

La violence en tant que normalité

Deux enquêtes d’ETF ont constitué la base de la campagne « Ramenez-moi à la maison en toute sécurité » .

Une enquête en 2017 auprès de plus de 1000 travailleuses des transports en Europe a révélé que 63% avaient récemment subi au moins un acte de violence dont 26% n’avaient pas été signalés, parce que ces femmes estimaient que les agressions (yc sur le chemin du travail) faisaient partie du job.

Une enquête avant la pandémie auprès de 3000 femmes du secteur des transports a identifié les niveaux élevés de violence et de harcèlement comme l’un des obstacles empêchant les femmes de travailler dans ce domaine. A ne pas pas sous-estimer, dans le contexte des prochaines vagues de départs à la retraite et du manque généralisé de main-d’œuvre qualifiée.

Témoignages

Regarde sur la vidéo de l’ETF les visages des travailleuses des transports d’Europe:

Chantal Fischer / ETF